Pierrick Raude est comme un poisson dans l’eau lorsque l’on aborde avec lui l’actualité du secteur public. L’ancien DGS, notamment de la Communauté de communes d’Arcachon, reconverti avocat garde tout son enthousiasme lorsqu’il se lance sur ses sujets de cœur. A l’occasion de sa venue dans les locaux de LIGHT Consultants, il nous a fait part de sa vision du service public, de ses évolutions, des nouvelles tendances et de l’émergence d’une hybridation entre public et privé. Portrait.
« On fait du service public pour être sur le terrain »
La gestuelle est assurée, le regard l’est tout autant. Pierrick Raude sait de quoi il parle lorsqu’il s’agit de service public, mais il garde cette curiosité, cet intérêt pour les autres. Il écoute les questions et les avis, même divergents, et y répond avec plaisir et passion. En fait, Pierrick Raude n’est jamais aussi bien qu’entouré d’autres personnes, sur le terrain. « J’ai toujours eu le public chevillé au corps, c’est une tradition familiale », explique dans un sourire le néo-avocat. « J’ai baigné dedans dans mon éducation et dans la manière de me construire. Très tôt, très vite, un héritage. »
Une passion précoce pour la chose publique, qui l’amène à s’engager dans différents projets, sur le terrain bien sûr. « Ce qui a guidé toute ma carrière c’est le besoin d’être toujours dans le concret. J’ai besoin de projets globaux qui ont une vraie répercussion sur le terrain »,assure-t-il, « on fait du service public pour faire du terrain, travailler pour les usagers, faire bouger les choses de façon concrète ». Cet état d’esprit l’a amené à mettre en place une ligne de Tram, accompagner la transformation de la communauté urbaine de Bordeaux en métropole, puis à rejoindre Angoulême et le bassin d’Arcachon.
« L’hybridation public/privé est riche, encourageons-la ! »
C’est cet ancrage dans la réalité qui lui fait démarrer une nouvelle aventure en devenant avocat. « Mon engagement d’avocat me permet, avec mon parcours dans le public, de rattacher mes prestations de conseil sur cette réalité terrain », explique-t-il. « Je peux orienter le conseil avec une vision stratégique, mais aussi terrain. » Mais pourquoi avoir fait ce changement du public vers le privé ? « Je me suis aperçu à travers les dossiers que j’ai traités en tant que DAF ou DGS, que le droit est omniprésent dans tous les processus de mise en place des projets publics. L’idée m’est ainsi venue d’apporter mon expérience opérationnelle dans le public, et d’y ajouter une dimension juridique pour créer une offre de conseil qui allie les deux. »
Une double casquette assumée par l’avocat, qui va même plus loin. « J’aurais souhaité avoir ces conseils hybrides lorsque j’étais DGS. Cette double expertise, qui allie réflexion en droit et vision des territoires. » Pour lui, le phénomène existe déjà, et ce n’est que le début : « l’hybridation entre fonction publique et privé est de plus en plus forte. Je crois en cette coopération entre les différentes sphères du public et du privé, il faut l’encourager ! Mais il faut bien la préparer, le faire uniquement lorsque c’est cohérent et que ça fait sens. » Un sens du public qui l’accompagne toujours aujourd’hui, même après être passé du côté du privé.